vendredi 12 avril 2019

Des mots pour soigner mes maux





Vivante ou morte,
Famille ou amis,
Empathie en patir,
Joie ou tristesse,
Des Hauts et des  bas,
Mes sentiments se mélangent,
Depuis ce jour je me demande si je suis folle,
Doctissimo me dit que j’ai les symptômes,
Enfin 4 sur 5,
Mais puisque je suis devenue hypocondriaque,
Je suis folle, point.
Mais qui ne l'est pas ?

24 ans ou 29 août,
Des toilettes,
Une bouteille de vin,
Une tache,
Un verrou,
J’ai rien entendu,
Il est là,
« Ca m’excite »,
J’avais un tampon,
Ca l’excitait,
Un putain de tampon,
Des putains de règles l’excitaient,
Je suis une statue de cire, sans vie,
2, 5 ou 20 minutes,
Pourquoi je sais plus ?
Mon cerveau a disjoncté.
Sa main, sa grosse main écrase ma gorge,
M’étrangle,
L’autre m’arrache ma dignité,
Ma féminité,
Mon sourire,
Ma vie de jeune femme,
Mon vagin,
Mon anus,
Tout,
Il prend tout.
Qu’ai-je ressenti ?
Je suis une fleur fanée,
Que faire ?
Il vient de se passer quelque chose,
Mais quoi ?
Ou suis-je ?
Qui suis-je ?
Suis-je vivante ?
Je comprends rien,
J’ai besoin d’aide.
Folle ou hystérique,
Amoureuse ou haineuse,
Mémoire ou déni,
Un mot d’une telle violence,
Chantal vient de me dire ce mot,
viol.
M'en rappelle la définition,
Oui,
Tout colle,
Exactement.
Plainte ou commissariat,
Trac ou terreur,
Raconter,
Encore et encore,
« Et vous n’avez rien fait ? »
« Non »
« Pfff »
Coupable ou victime,
Partir ou s’enfuir,


Thérapie ou psychologie,
Auriculothérapie,
Fleurs de Bach,
Thérapie EMDR,
Homéopathie,
Naturopathe,
Hypno thérapie,
J'enchaîne,
Ecrire pour se rappeler,
Relire mes phrases, ressentir cette tristesse.
Les  oiseaux chantent encore dehors.
J’avance.
J’avance à mon rythme.
Recroquevillée, avec l’envie de m’enfoncer dans ce matelas, de ne plus respirer, de me faire du mal, de vomir. Je suis mal. J’ai mal.
J’ai toujours du mal à réaliser comment j’ai pu passer du bonheur, de la joie de vivre,
À ça.
Rencontrer ou se détacher,
Renier ou s’attacher,
Les gens sont mal à l’aise, je le suis aussi, mais pourquoi se forcent-ils à me parler de ça ?
C’est comme la Une de Voici mais en moins cool,
Car ça me concerne.

Con ou bon,
Trahison ou manipulation,
Je suis une marionnette, j’étais ta marionnette,
Les larmes et la colère de Papa au téléphone,
S’attaquer à moi,
Ok,
Tu es faible,
Mais à ma famille,
Pas moyen.
Rêve ou réalité,
Mon insouciance à laisser place à la peur, aux angoisses, à l’hyper vigilance,
La peur de mourir, penser à la vie après la mort, tous les jours,
Je le souhaite à personne, même pas aux plus gros salauds, quoique.
Mercure ou Vénus,
D’où je viens ?
Quel vaisseau va me ramener chez moi ?

Confrontations ou interrogations,
Peur ou colère,
Ça tourne dans ma tête, ça trie, ça fou le bordel, ça fait le ménage,
C’est le « boxon »,
Est-ce que cette colère, si présente, me permettrai de tuer ?
D’aller devant chez lui, de l’attendre, et le tuer ?
Non je ne crois pas, la colère ne rend pas con,
Je reste lucide, faut pas déconner,
Mais est ce que j’irai mieux ?
Changement ou maturité,
Je suis si nostalgique,
S’aimer ou se détester,
Quelques personnes ne me reconnaissent pas, m’ont prévenu qu’ils me voyaient comme une personne malade,
D’autres ont préféré s’abstenir et s’effacer,
D’autres m’en veulent surement car je ne leur corresponds plus,
Désolée, j’aurai voulu que ça se passe autrement, je vous assure, je vous rassure.
Mais juste accueillez moi comme je suis.

Dos bloqué ou saignements,
Urticaire ou otite,
Crise d’hystérie ou pleurs,
Ces hurlements qui reflètent ma souffrance, cette douleur intérieure,
Apparus pour la première fois après cette confrontation terrifiante face à lui,
Je ne voulais plus m’arrêter, crier pour me libérer, et finir par m’effondrer par terre, haletante,
Sous le regard mouillé et attristé de maman, celui du policier qui me croit en hypo et celui de l’avocate, apathique mais professionnelle,
Silence ou abasourdie,
Quand les cris ne voulaient pas sortir, je restais sidérée, comme ce 29 aout ou après cette ultime confrontation,
Plus un mot, gorge serrée , regard perdu, je me noie dans ce qui reste de mon moi.

Addictions ou plaisir,
Les 60 heures de boulot par semaine, le sport à 6h du matin ou à 22h,
Mon corps est meurtri et mon esprit courbaturé,
Réfléchir et penser n’est donc plus possible, c’est agréable, enfin je crois,
Rêve ou cauchemars,
Tant de symptômes, de peines qui se diffusent dans mon corps, des orteils jusqu’à la substance blanche de mon cerveau.
Mon inconscient fonctionne parfaitement bien, et il me le fait sentir, et souffrir,
Reconstruction ou résurrection,
J’ai commencé La petite fille sur la banquise d’Adélaide Bon,
J’ai l’impression d’avoir écrit ce livre, d’être cette fille, avec ce mal-être,
Avec cette quête de nouvelles expériences, de MDMA, de cannabis, de sexe trop hard,
Avec mes méduses :
« Les crises d’angoisse inexpliquées, la surveillance constante d’elle-même et des alentours, la tentation souveraine de se flageller, les absences répétées au milieu des conversations »
Sommes-nous toutes des petites filles sur la banquise ?
Je sais pas si ça me rassure en fait.




2002, conscrite,
Un album photo,
Elle a 10 ans sur cette photo,
Elle me bouleverse,
Elle est déjà tellement mature,
Son regard et ses traits du visage essayent de me rassurer : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer »
Elle, pourquoi je dis Elle ?
C’est moi pourtant,
L’aurais-je oublié dans les toilettes,
Elle doit avoir si peur,
Seule,
Il faut que j’y retourne,
Coup de tête ou folie,
Les deux,
Revenir sur les lieux,
C’est petit,
Vraiment étroit,
Qu’aurais je pu faire face à 2m de dragon devant moi,
Dans cet endroit si étroit ?
M’éteindre pour vivre,
Pour survivre,
Elle est là : « Regarde, tu ne pouvais rien faire, tu t’es protégée, tu m’as protégé, tu nous as sauvées toutes les deux, je t’aime. Ta p’tite Elodie »
...
D’habitude, je retiens tout en détail,
Et pour une fois, je me faisais une image fausse des toilettes,
Couleurs, photos, lustres, vintage,
Si, le WC au fond, je m’en rappelle,
C’est tout,
Mon regard s’était arrêté ,
Il s’est accroché à quelque chose de simple,
Le reste semblait noir,
Flou.




Positivité ou négativité,
Objectifs de vie ou vivre avec des objectifs,
Je m’entoure de belles personnes, bienveillantes et aimantes,
Amsterdam,
Londres,
Los Angeles,
Montréal,
Je voyage,
Ça me fait du bien,
« En fait, ça va mieux je crois »
Je croyais, croyez-moi.
J’ai ouvert les yeux sur ce qui m’entourait,
En pensant à eux, je pleure de joie,
Mon combat c’est pour moi, mais c’est aussi pour vous, pour nous,
Je crois que je vais bien, mais je n’en suis pas si sûre,
Malgré mes hauts et bas, je suis toujours là et je suis forte,
Les dents de requin de mon tatouage me rappellent la force que vous me donnez,
Et l’œil de tiki me protège où que je sois,

Ailleurs.
Ici et là.
Surtout vivante
Mais surtout pas
Morte vivante.
Les vainqueurs
Les vaincus.
Les battus
Les battantes.


-- Il y a quelques jours j'ai reçu l’ordonnance de non-lieu de la juge. J'ai décidé de faire appel à cette décision et ne peut accepter un tel jugement. Si vous voulez m'aider, voici le lien de ma cagnotte :

https://www.leetchi.com/c/pour-que-la-honte-change-de-camp --

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